Si le pochoir est un mode d’expression simple et direct, la sexualité en est un autre tout aussi, heu, simple et direct … Il est donc attendu que la vue d’un pochoir à caractère un peu olé-olé élicite chez le badaud des associations d’idées vite vagabondes. L’esprit du baladeur urbain devient alors le champ d’interactions « intellexuelles » aléatoires dont l’issue est à la fois terriblement personnelle (mon psyché-sexe est seul mien) et complètement jetée dans le monde (puisque nous opérons ici dans un espace public). Chaque expérience est une récompense riche et unique. Aussi, je ne résiste pas à la tentation de vous narrer le saute-mouton (il y a donc bien quelqu’un qui se fait sauter dans l’histoire) cortical déclenché par le pochoir illustré ci-contre et trouvé rue du Pène, à l’extrémité canaleuse du quartier Dansaert. On y va ? On s’accroche. Observation : La donzelle pochée exhibe ses attributs mammaires, ce qui m’a fait penser à une enquête de la firme Teenage Research Unlimited en 2008 indiquant que 22 % des jeunes filles de 13 à 19 ans et 36 % des jeunes femmes de 20 à 26 ans ont déjà posté des photos d’elles-mêmes à poil ou à semi-poil (semi-naked ) sur l’intertoile. Question : Se pourrait-il que la jeune fille du pochoir n’ait pas de portable équipé d’une fonction MMS et/ou n’ait pas de connexion en-ligne, pour que le seul moyen qui lui reste pour dévoiler ses atours poitrinaires soit une porte d’entrepôt ? Allons de l’avant … Constatation : L’auteur du pochoir étant le collectif CUM*, je me rappelle aussi qu’en argot anglo-saxon, cette charmante déformation de « (to) come » signifie sperme, éjaculation et orgasme (l’homme averti et expérimenté pratiquant la différence entre les deux derniers effets). Donc nous avons maintenant deux traits sexuels secondaires féminins et un trait sexuel primaire masculin, ce qui nous amène très logiquement à … Association : Ben oui, la mazophallation (avec un z, mais vous pouvez également regarder à mammagymnophilie et à cinépimastie), c’est-à-dire la masturbation du pénis du compagnon entre les seins de la compagne (il faut être deux, normalement, ou alors être un she-male particulièrement souple). Branlette espagnole quand le truc-machin pointe vers le haut et cravate de notaire quand le machin-truc pointe vers le bas … Va-et-vient dans les deux cas, aussi sûr que celui du pène dans la gâche d’une serrure … Re-association : Regardez un plan des rues du quartier, la rue du Pène est bien dans la prolongation de la rue de la Serrure. Je n'invente rien.
Le collectif CUM*, écartelé entre une exposition passée à Toronto à une exposition future à Los Angeles, n’ayant pas répondu à mes demandes d’explications, j’en déduis - puisque CUM signifie également « puisque » dans une langue morte amie (ou « avec », ce qui sonne plus bruxellois) - que rien ne se poche jamais par hasard. Le libidineux n’est pas celui que l’on croit. La preuve, cet autre pochoir de jeune femme, ci-contre, exhibant ses glandes au coin de la rue Philippe de Champagne et de la rue du Midi. Champagne comme le bouchon qui fait POP ! à grand flot de mousse … Et Midi comme la zone amoureuse d’une midinette. Association : ... Hum, je dois vraiment continuer ? Parce que le mouton, là, me signale qu'il fatigue un peu.
mardi 30 décembre 2008
mardi 23 décembre 2008
Bande de vandales !
Le Mos Def du Dude (rue des Pierres) défacé, le rat mort de VGT (rue de la Poissonnerie) étoilé … Deux actes d’une violence insoutenable ont été perpétrés contre des pochoirs récemment célébrés dans ce blog ! La raison, le motif de ces actions tragiques échappent à tout entendement. Autant nous pouvons comprendre la démarche d’un hurluberlu qui, en crevant une toile d’Ottavio Vannini à coups de pieds, en déchirant un tableau de Bartholomeus Van de Helst au couteau ou encore en aspergeant un Rembrandt Harmenszoon van Rijn d’acide hydrochlorique, cherche à libérer le véritable signifiant iconographique de vieilles croûtes muséales … Autant le vandalisme contre des pochoirs urbains nous est totalement opaque. Sont-ce des actes de jalousie ou de folie ? Sont-ce des pièges tendus par les forces policières espérant (vainement) que les pochoiristes-victimes manqueront à une des règles premières de leur art - qui est de « never return to a defaced work » - et se feront ainsi pincer ? Ou encore s’agit-il de gestes d’incivilité volontaire et caractérisée qu’il faut réprimer à tout prix ?
Dans un entretien exclusif pour ce blog, l’auteur d’un des pochoirs défigurés concluait de la sorte : « La guerre est déclarée pour de vrai ! ». Cette déclaration, certes un peu excessive mais ô combien compréhensible de la part d’un artiste profondément meurtri et en plein désarroi, ne manque pas de soulever la juste question de la guerre … contre qui ? Contre les auteurs de ces absurdes méfaits … Ou contre l’obstination des autorités, vite échaudées par quelques comités de quartiers en mal de cause socio-bourgeoise, à ne pas reconnaître les pochoirs comme forme d’expression artistique digne de préservation et de protection ? Alors que la couverture du Time couronnant la Personne de l’Année 2008 est un portrait au pochoir de Barack Obama par Shepard Fairey et que les pochoirs de Banksy atteignent des sommes phénoménales en galerie, il serait peut-être temps que tous, unis en une communauté urbaine éclairée, soudée et solidaire, nous reconnaissions l’urgence de faire obstacle à l’immonde barbarie anti-pochoir ! Stop aux (vrais) vandales …
Dans un entretien exclusif pour ce blog, l’auteur d’un des pochoirs défigurés concluait de la sorte : « La guerre est déclarée pour de vrai ! ». Cette déclaration, certes un peu excessive mais ô combien compréhensible de la part d’un artiste profondément meurtri et en plein désarroi, ne manque pas de soulever la juste question de la guerre … contre qui ? Contre les auteurs de ces absurdes méfaits … Ou contre l’obstination des autorités, vite échaudées par quelques comités de quartiers en mal de cause socio-bourgeoise, à ne pas reconnaître les pochoirs comme forme d’expression artistique digne de préservation et de protection ? Alors que la couverture du Time couronnant la Personne de l’Année 2008 est un portrait au pochoir de Barack Obama par Shepard Fairey et que les pochoirs de Banksy atteignent des sommes phénoménales en galerie, il serait peut-être temps que tous, unis en une communauté urbaine éclairée, soudée et solidaire, nous reconnaissions l’urgence de faire obstacle à l’immonde barbarie anti-pochoir ! Stop aux (vrais) vandales …
mardi 16 décembre 2008
Monsieur Surpris (Mijnheer Verrast)
Comme vous le savez, les relations entre Bruxelles (majoritairement peuplée de francophones) et certaines de ses communes périphériques (majoritairement peuplées de francophones mais en territoire flamand) sont un peu tendues … Pour quelques politiciens hasardeux, la solution serait d’annexer ces communes flamandes dans un « grand » Bruxelles. Tout simplement. Nous, cela nous arrangerait plutôt bien … Car nous pourrions ainsi vous parler de ce pochoir, ici à droite, sans déroger à notre décision de nous restreindre aux pochoirs et pochoiristes de Bruxelles. Le pochoir dont il est question a en effet été trouvé sur le panneau publicitaire d’une station-service située au coin de la chaussée de Waterloo (Waterloosesteenweg) et de l’avenue Astrid (Astridlaan) à Rhode-Saint-Genèse (Sint-Genesius-Rode), donc hors des limites actuelles de notre belle Capitale. Ce portrait de l’homme surpris est un excellent symbole de l’étonnement, de l’émerveillement, du ravissement, de l’ébahissement perpétuel(s) qui habite(nt) le déambulateur urbain dès lors que celui-ci a « intégré » les pochoirs dans son champs visuel. Si l’objectif premier de l’art est en effet de modifier le comportement des gens, le pochoir remplit pleinement ce rôle … La surprise nous guette à chaque coin de rue, et donc – anticipativement – nous sommes en permanence aux aguets ! Combien de poteaux pris dans la tronche lorsqu’on marche à pied, combien de portières de bagnoles prises dans le guidon lorsqu’on roule à vélo … et que l’on cherche le « prochain » pochoir, celui qui sera forcément plus surprenant que les précédents ? L’expression faciale de notre ami n’est pas le résultat d’un « que fais-je ici ? » ou d’un « que faites-vous là ? » … Il est le miroir de notre propre interpellation socio-poétique lorsque nous découvrons un pochoir sur un mur, une palissade ou un boîtier technique. Le pochoir est fragile et éphémère mais l’émotion qu’il déclenche est riche et éternelle dans le cœur de celui qui le recherche et le trouve. Au gré de nos pérénigrations, laissons-nous donc surprendre.
lundi 15 décembre 2008
Pas de quoi en mourir ...
Vous l’avez certainement remarqué … Les têtes de mort sont partout en ces temps pénibles … Tissus d’ameublement, articles de cuisine, fringues, et j’en passe … Ambiance de crise économique (tout va mal) entrelacée de crise écologique (tout va très mal) morose, moribonde, voire mortelle (mortadelle, quelqu’un ?). Mais tout le monde ne finira pas pauvre … Prenez l’oeuvre « For the Love of God » de Damien Hirst, par exemple : 8601 diamants collés sur le moule en platine d’un crâne humain du 18ième siècle (les dents sont authentiques) au coût de fabrication d’environ 10 millions d’euros et vendu en août 2008 pour 75 millions d’euros à un consortium d’investisseurs … Jolie marge bénéficiaire sur le dos du Grand Faucheur. Horrifié à la pensée que des personnes sont peut-être mortes lors du commerce de ces diamants ou mourront en essayant d’en voler ou d’en défendre la propriété, Hirst déclara : « That’s when you stop laughing ». Que grâce lui soit rendue. Et les pochoiristes, eux, (en) rigolent-ils ? Les représentations de crâne sont éparses sur les murs de Bruxelles … Accompagnés d’os croisés, les crânes pochés font certes symboliquement allusion à la mort mais ils proclament surtout deux thèmes au centre de la démarche pochoiresque : la piraterie (les os se croisent sous le crâne) et l’intoxication (les os se croisent derrière le crâne). Signaux de danger pour la populace dans les deux cas et confusion des positions osseuses partout ... Le pochoir illustré ci-contre, trouvé aux abords de la Place des Barricades, nous le rappelle à bon escient. Raccourci cocasse s’il en est, Damien Hirst a lancé des poursuites judiciaires en décembre 2008 contre un artiste londonien coupable d’un collage comprenant le « For the Love of God » et vendu en-ligne au prix modique de 70 euros. Vous ne me croirez pas … Mais savez-vous quelle est l’activité que not’gamin exerce sous le nom de rue de Cartrain ? Je vous le donne en mille : pochoiriste.
jeudi 11 décembre 2008
Happy birthday !
Quand le Dude est venu honorer les murs de Bruxelles de son immense talent, il nous a laissé - parmi d’autres portraits – cette superbe représentation de Dante Terrell Smith, aka Mos Def, en action. Vous pouvez l'admirer rue des Pierres. Rappeur, acteur, poète, converti à l’Islam et mettant en doute le succès de l’alunissage des missions Apollo, Mos Def est un artiste hip-hop absolument majeur. Avec Talib Kweli, un autre rappeur dont le Dude a fait le portrait (visible rue des Sables), Mos Def a formé le groupe Black Star suite aux meutres de 2Pac et The Notorious B.I.G. afin de dénoncer la violence sous-jacente du mouvement hip-hop. Et puis, autre fait remarquable, il est né le 11 décembre 1973, ce qui explique le titre de ce post. Question subsidiaire : combien de gabarits superposés ont été nécessaires à la réalisation de ce pochoir ?
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