jeudi 17 mai 2012

Shanghai Stencils

Two days in Shanghai … Meetings, meetings, meetings … And a short break to rush to the Moganshan Road district where, I have been told, street art is to be found ! A huge urban area dotted with dilapidated workshops and abandoned warehouses, the place indeed offers enough walls to keep all the local and visiting street artists buzy for a while … And among the graffiti stencils, the major contribution seems to be from Siu, aka The Orange Blowfish … So I have asked him a couple of questions :



Hello Siu, why and how did you get into stencils ?

I got into stencils because I had done screen printing before, during my school days, and found it translated well to street art. You can be quick on the street - the obvious answer - but take hours of preparation … Which is something people tend to forget ! Most important, I find stencils are an easier access art to the public at large. I think that street art should be accessible to everyone and not just to the writers who understand how to read wildstyle graffs. It should make people think but also provide humor and brighten up people’s lives. Shanghai in particular can be very stressful, with over 20 million people trying to "make it" and I want my art to give them some relief from the day to day grind. I get a real buzz when an old lady walks past and tells me she likes my work !



What are your ongoing projects ?

My main project is actually part of a series I am doing called "squatters rights". As I said before, I think graffs should not only be accessible to the public but they should be also relevant to the surroundings of the city where they are displayed. China is changing every second of every minute of every hour of every day. It is the fastest country to go through an industrial revolution and with this I find that the culture is changing and being lost just as fast. I wanted the squatters to represent the chinese culture of the past and how this basic right to squat is being lost as it is considered uncivilized by western cultures to squat on the street. If you try it, you will find it is actually one of the most comfortable positions for the body to be in. Make sure that you rest your weight back and have both heels down, otherwise it will cause cramps in your legs ! As for the yin and yang squatters in particular, they are my take on the traditional chinese door gods. These were used in olden Chinese times to ward off evil spirits from entering your house. I did these to squatters as good luck charms. One represents male and one is female. I will leave it to you to figure out which one is which !


How is the stencil scene in China ? 

I know of two or three other stencil artists in Shanghai who are semi-active around town. Street art in China is still new but with more business being done with the West comes the exploration of western cultures and arts. Street art is becoming more popular but still there is only a small group of writers and even fewer stencilers. My dream is to see the city covered with beautiful street art which would represent this amazing city and brighten up people’s lives !

Siu left the corporate world two years ago to develop his artistic platform, which comprises graffiti stencils, sculptures and other amazing and equally talented activities. More information is available at www.theorangeblowfish.com ! Also, if you happen to be in the Moganshan – Changhua area one of these days, you may get a chance to see artworks from other stencilists, including Brand Fury and Beijing-based Aniu.

Interview and pictures are copyrighted by Serge-Louis for Brigadier Plipp. Thanks to Siu for agreeing to be interviewed. My gratitude also goes to Baptiste Fallevoz for pointing me in the right direction.

dimanche 5 février 2012

Marseille - Bruxelles en pochoir

Certains pochoiristes pochent à hauteur des yeux, d’autres pochoiristes pochent à hauteur des … poches. C’est le cas pour Alias Ipin qui oeuvra naguère sur la façade d’une belle maison-galerie de la rue Lebeau. Position basse au ras d'une rue qui serpente vers le tout aussi bas de Bruxelles. Comme l’artiste avait effrontément signé son dessin, nous l’avons facilement retrouvé grâce aux épatants moyens électroniques modernes. Trois questions, donc, à Alias Ipin :

Pourquoi le pochoir ?

Ma maman étant animatrice en arts plastiques, elle m'a trainé dans tous les ateliers qu'elle animait depuis que je suis tout petit. J'ai découvert le pochoir dans ces animations là mais c'est tellement loin que je ne saurais plus dire quand. Ensuite, j'ai commencé à peindre sur les murs en 1999 en tentant de faire des lettrages. Comme j'étais mauvais - ou "pas assez hip-hop" - j'ai cherché d'autres trucs à mettre dans mes lettres pour les valoriser. C'est comme ça que j'ai fait, je crois, mon premier pochoir mural … Maintenant que j'ai un peu plus de bouteille et d'expérience, j'utilise pas mal de techniques : pochoir, collage, extincteur, sérigraphie, canon à peinture et même du contre-plaqué collé sur un mur. Je suis toujours adepte du pochoir quand c'est nécessaire - c'est très pratique ! - mais pas en "puriste" si je puis dire. Je jongle entre les techniques en fonction des contraintes et des rendus que je souhaite obtenir. Mais c'est vrai que depuis quelques années, je les réutilise pas mal, notamment grâce à la sérigraphie. J'ai redécouvert qu'on peut vraiment faire plein de trucs avec une bombe, un bout de carton et un cutter !

Pourquoi à Bruxelles ?

Et bien, pour la petite anecdote, ce pochoir, je l’ai fait à Bruxelles le soir du 31 décembre 2010 avec ma femme et mon fils de 1 an à l'époque. Je me cachais derrière la poussette pour pocher dans la rue remplie de gens. Un super trip ! Je ne suis pas repassé à Bruxelles depuis mais j'adore cette ville, une Marseille du Nord avec votre esprit belge que j'adore. En "lisant" les murs, j'ai eu le sentiment d'une ville ouverte et assez libertaire.

Et puis ailleurs ?

Après dix ans à Marseille, j'y travaille encore très souvent mais j'habite maintenant dans une petite ville à côté de Toulon. J'ai toujours habité en province et les villes comme Paris ou Londres sont trop grandes pour moi, trop dur de s’y créer des repères. J'aime m'y perdre mais je reste toujours perdu. Je pense qu'il y a des talents partout et je suis souvent navré de constater le monopole culturel de ces grands centres. Si tu n'y es pas, tu n'existes pas … Dans le street art comme dans le reste. Grâce à internet, j'ai le sentiment que ça a quand même un peu changé. J'imagine que le geste d'une personne qui n'a pas trop d'influence sera plus pur … Mais il reste à savoir s'il passera à l'acte ? En même temps, la stimulation que l'on peut avoir en voyant ses semblables sur les murs, tire vers le haut. Si je ne trompe pas, Banksy n'a pas commencé à pocher à Londres, non ? Par contre, c'est là-bas que ses toiles sont vendues aux enchères !

L’artiste Alias Ipin, dont l’œuvre polytechnique contient beaucoup d’oiseaux et un peu de marteaux, reviendra peut-être à Bruxelles – en tout cas nous l’y invitons chaleureusement (c’est ça l’hospitalité des gens du Nord) ! En attendant, vous pouvez visiter son site à aliasipin.com et son blog à aliasipin.blogspot.com ! Et nous on va continuer à se balader dans Bruxelles les yeux pas dans les poches …

Copyright : Interview et photographie par Serge Louis pour le Brigadier Plipp.