Le pochécriteau, associé à la signature d’ECOLOGIC, avait été rédigé sur le flanc d’une casemate en béton sise chaussée de Waterloo, à quelques pas de la frontière régionale de Bruxelles-Capitale. Appliqué sur un fond argenté de six mètres-carrés, le texte géant était une interpellation affirmative et magistrale. Mais l’usure du temps qui passe et du temps qui pleut n’aura pas eu l’occasion d’en tanner la scintillante politique … Le repassage a en effet été vandale et radical … Le graff oblitère à présent la quasi totalité du texte, l’image sur-contourée valant sans doute mille mots stencilés. La superposition semble cruelle et l’on râle …
Mais, au-delà de l’indignation initiale, le promeneur se rend compte qu’il y a une relation surprenante à découvrir entre le recouvert (en fait, oui, pour qui au juste bossent-ils, nos sacrés politiciens ?) et le recouvrant (ben, pour les banques, pardi, et à coup de milliards d’euros, ces derniers temps). La question est éphémère comme le pochoir, la réponse est éternelle comme l’évidence. Le blaze aux quatres lettres réglementaires ricoche ainsi entre les banques à trois (ing, kbc), à cinq (dexia) ou à six (fortis) sur un champs de trente-neuf lettres noires sur fond d’argent (d’argent !). On ne pourrait mieux « dire » ce que la collision murale suggère à l’orée de la forêt de Soignes … Curieux d’ailleurs que le seul mot encore lisible du pochécriteau soit l’anagramme de « Son », une dimension sensorielle qu’il faudrait ajouter au duo texte + image pour que le message soit complet. Un peu comme une carte de circonstance qui produit une petite mélodie quand on l’ouvre. Alors, à quand les pochoirs politiques chantants ? Battons-en déjà la mesure : un, deux, trois, quatre …
dimanche 8 février 2009
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