Dans la compétition sans pitié pour le titre convoité de Ville la plus Crottée du Monde, Bruxelles revendique triomphalement la pool position ! Chaque jour, qu’il soleille, qu’il vente ou qu’il pluie, plus de 109.000 chiens défèquent laborieusement et méritoirement sur les trottoirs de notre capitale afin d’assurer que nulle autre cité ne puisse nous ravir cette gloire chiament gagnée. D’après une récente campagne d’hygiène urbaine, en effet, chaque Médor bruxellois produit annuellement 80 kg de matière fécale ! Pas mal, pas mal (fierté locale oblige, applause) ... Mais peut faire mieux ! Parce que - strictement entre nous - cette performance reste clairement en-dessous de la moyenne canidée naturelle (autour de 350 grammes quotidiens). A leur décharge (!), les chiens des villes sont en moyenne plus petits que les chiens des campagnes, souvent nourris de bouffe synthétique à faible valeur déjectionnelle et (honteusement) trop peu fréquemment sortis. Nos champions peuvent donc encore mieux faire ... Ils ont de la réserve sous la pédale. Et, clairement, les messages d’encouragement que leur adressent nos pochoiristes, comme Monzon ci-contre sur un pochoir trouvé rue Vanderkindere, devraient aider nos athlètes canins à se surpasser. Aujourd’hui, la production anale de nos fidèles compagnons bruxellois - si elle était uniformément répartie sur les trottoirs de nos 19 communes - représente une couche de merde d’environ 4 microns d’épaisseur (en tenant compte du fait qu’une crotte de chien se décompose naturellement en 7 jours) ... Pouvons-nous dès lors rêver à, aspirer à, prétendre à 4 millimètres demain, et - à coup d’entraînement de niveau olympique - 4 mètres après-demain ? Personnellement, j’aime l’idée d’une couche uniforme, à la Nutella, sur nos trottoirs ... C’est une formule bien moins stressante que de devoir zig-zaguer entre des « petits paquets » dispersés ça et là ... Surtout quand on marche le nez en l’air à l’affût de pochoirs sur les murs et les palissades de nos rues. Au moins, on sait qu’on splitche-splatche dans la merde, d’office, en bottes ou en escarpins.
Et puis, 4 microns, c’est très proche de l’épaisseur de peinture que les graffeurs et pochoiristes tracent à la bombe sur les supports urbains ... Pour beaucoup de nos citoyens et justiciers, graffs, tags et autres stencils sont en effet des polluants (incivils) équivalents aux cacas canins. Trottoir et mur, ce n’est qu’une question de projection à 90 degrés. Alors, pour bien nous montrer que tout est dans tout et sa réciproque, quelques pochoiristes nous invitent, nous humains, à contribuer à l’effort courageux de nos amis à pattes. Prenons ainsi exemple sur ce pochoir trouvé rue Armand Campenhout et signé de façon très appropriée "KK" ... Aidons nos chiens urbains à hausser le niveau de leur production fécale. Ensemble, nous vaincrons à l’aise. Les doigts dans le ... heu ...
dimanche 12 juillet 2009
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