dimanche 25 janvier 2009

De la chiralité féminine

Parce qu’elle fait partie de l’iconographe cinématographique universelle,
Holly Golightly figure en bonne place, et à juste raison, dans le hit-parade des portraits les plus pochés dans le monde. En témoignent notamment les making-offs de Twan87 sur youtube et de Barto sur metacafe, tous deux propices à l’émulation. Parce qu’Audrey (Kathleen Ruston) Hepburn - l’actrice qui interprète Holly dans le film « Breakfast at Tiffany’s / Diamants sur canapé » de 1961 - est née à Bruxelles, il était tout aussi juste et bon qu’un artiste entreprenne (enfin) la pochoirisation de ce légendaire portrait dans les rues de la capitale … C’est vgt qui s’en est chargé ! Et, en un curieux écho à la déclaration d’Audrey Hepburn qu’il avait été difficile pour elle, d’un caractère très introverti, de jouer un personnage aussi extraverti qu’Holly, le pochoir de vgt existe en deux versions : in et ex. Ainsi, une version « outdoor » se trouve actuellement sur une palissade de la rue Saint-Ghislain dans les Marolles tandis qu’une version «indoor » orne le mur d’une chambre d’une maison dans la périphérie bruxelloise. A la tension surchargée et urgente d’une performance extérieure et publique (vent, pluie, froid, flics, stress) contraste l’application recueillie et méticuleuse d’une commande intérieure et privée (calme, propre, sec, chaud, cool). Et parce que les circonstances ambiantes sont clairement différentes, l’alternance gauche - droite est plus qu’une simple symétrie … Elle rend ces portraits précieusement énantiomères.
Dans les deux cas, le résultat est magnifique. Coiffure, parure, grâce et pose, tout est là pour charmer le quidam. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas … De la féminine propension à troubler l’innocent et le brave. Posons-nous d’ailleurs la question : quel moteur dramatique autre que celui de l’exercice du charme et de la séduction aurait-il pu mieux pousser Holly et Audrey au travers de leurs synopsis respectifs ? Paul, José, Rusty pour le rôle, James, Mel et combien d’autres pour l’actrice … Quelle acuité graphique, alors, dans l’émotion et l’émoi de ce double rappel mural, affiché au dehors (le rôle) comme au dedans (l’actrice) ! En conclusion, et je vous en fiche mon billet … J’ai la diable d’impression que vgt ne peut être qu’une jeune femme pour réussir à nous interpeller ainsi avec autant de talent et de beauté. Fille(s) et pochoiriste(s) … Juste ce qu’il faut pour rendre Bruxelles la plus belle ville du monde.

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