samedi 24 janvier 2009
XTD, un nouvel acronyme mortel ...
Inconscients de leur mortalité, les jeunes prennent des risques insensés avec leur santé. Ils bouffent, fument, boivent, sniffent, baisent … négligent leur hygiène capillaire et ne changent de chaussettes que trop irrégulièrement. Que dire alors de nos street artistes manieurs de bombes aérosols ? Ceux-ci s’exposent en effet, dans la pratique de leur noble art, à l’inhalation et à l’absorption de quantités appréciables (!) de substances hautement dangereuses. Arsenic, mercure, plomb, toluène … et notre favori toutes catégories, le xylène, aussi connu sous le doux synonyme de xylol. Dans son cocktail isomérique m-o-p, notre ami pétro-chimique est, à lui tout seul, capable de provoquer bien des maux : irritations des yeux et de la peau, troubles gastro-intestinaux, nausées et vomissements, vertiges, étourdissements, évanouissements … Bref, que de la joie. Preuve ironique que tout est dans tout, aussi certain que la peinture est dans la bombe, Montana Allemagne et MTN Espagne se tapent d’ailleurs sur la gueule à coups d’allégations toxicologiques. Alors, n’est-ce pas l’indéniabilité - voire l’addiction - de cette menace insidieuse qui attire graffeurs, taggeurs et pocheurs vers l’outil de leur art illicite … N’est-ce pas une défiance de plus, un acte de rébellion de trop, que d’ajouter volontairement l’empoisonnement des molécules de solvants dans les neurones de l’artiste à l’écrasement des particules colorées sur le support choisi ? Car il serait bien illusoire, n’est-ce pas, de croire que nous pourrions convaincre nos petits brigands de se munir de gants, masques, lunettes et autres salopettes lors de leurs performances urbaines. L’acte artistique, surtout s’il est violent et radical, s’accompagne toujours d’un potentiel de souffrance et de peine. Sinon, cela ne serait pas drôle. On peut néanmoins se réjouir que le gamin poché ci-contre et saisi en flag’ avec sa bombe sur un mur de la rue Goffart ait pensé à se protéger le scalp d’un couvre-chef à la mode … A moins que, hélas, l’ajout d’ailes dans son dos ne nous signale en réalité un sévère cas de xyloled-to-death. Le pochoir est un art dangereux ... Please, prenez-vos précautions.
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