lundi 15 décembre 2008

Pas de quoi en mourir ...

Vous l’avez certainement remarqué … Les têtes de mort sont partout en ces temps pénibles … Tissus d’ameublement, articles de cuisine, fringues, et j’en passe … Ambiance de crise économique (tout va mal) entrelacée de crise écologique (tout va très mal) morose, moribonde, voire mortelle (mortadelle, quelqu’un ?). Mais tout le monde ne finira pas pauvre … Prenez l’oeuvre « For the Love of God » de Damien Hirst, par exemple : 8601 diamants collés sur le moule en platine d’un crâne humain du 18ième siècle (les dents sont authentiques) au coût de fabrication d’environ 10 millions d’euros et vendu en août 2008 pour 75 millions d’euros à un consortium d’investisseurs … Jolie marge bénéficiaire sur le dos du Grand Faucheur. Horrifié à la pensée que des personnes sont peut-être mortes lors du commerce de ces diamants ou mourront en essayant d’en voler ou d’en défendre la propriété, Hirst déclara : « That’s when you stop laughing ». Que grâce lui soit rendue. Et les pochoiristes, eux, (en) rigolent-ils ? Les représentations de crâne sont éparses sur les murs de Bruxelles … Accompagnés d’os croisés, les crânes pochés font certes symboliquement allusion à la mort mais ils proclament surtout deux thèmes au centre de la démarche pochoiresque : la piraterie (les os se croisent sous le crâne) et l’intoxication (les os se croisent derrière le crâne). Signaux de danger pour la populace dans les deux cas et confusion des positions osseuses partout ... Le pochoir illustré ci-contre, trouvé aux abords de la Place des Barricades, nous le rappelle à bon escient. Raccourci cocasse s’il en est, Damien Hirst a lancé des poursuites judiciaires en décembre 2008 contre un artiste londonien coupable d’un collage comprenant le « For the Love of God » et vendu en-ligne au prix modique de 70 euros. Vous ne me croirez pas … Mais savez-vous quelle est l’activité que not’gamin exerce sous le nom de rue de Cartrain ? Je vous le donne en mille : pochoiriste.

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