samedi 25 octobre 2008
Ceci n'est pas un coq wallon
Dans son expression graphique, la culture hip-hop est prioritairement associée aux tags et aux graffs, techniques les plus efficaces pour « laisser sa marque » sur les murs et palissades des villes. Dans la jungle des éclats de traits et des jets de couleurs hip-hop, le pochoir a difficile à tenir et garder sa place … Il n’est pas dans le rythme, il ne véhicule pas les mêmes fonctions d’appartenance et d’affirmation (ou en tout cas pas avec la même violence). Sa finesse souvent monochromatique n’est pas faite pour résister longtemps - et encore moins s’imposer - face aux débordements agressifs des autres formes de street art. On peut presque parler d’exclusion mutuelle, dès lors qu’à la coexistence murale difficile entre tags et graffs d’une part et pochoirs de l’autre, s’ajoute l’aveu de certains pochoiristes d’être réticents à la probabilité de se frotter aux artistes hip-hop dans l’obscurité de la nuit urbaine. Ne soyons cependant pas trop radical … Le célèbre pochoiriste Banksy, par exemple, est nettement impliqué dans le mouvement hip-hop londonien. Il est donc intéressant d’observer que lorsque la collection de vêtements Phoenix Wear décida de « promouvoir sa marque » dans les rues des grandes villes européennes, le pochoir fut embrigadé dans les troupes de l’opération de street marketing … Le logo stencilé de Phoenix Wear se retrouve ainsi à plusieurs endroits de Bruxelles, dans la rue de l’Athénée près de l’Eglise Saint-Boniface dans le cas de l’illustration ci-contre. Créée à Bruxelles en 2000 par Arke et Zao, l’un travaillant dans le textile et l’autre dans le graphisme, la marque Phoenix Wear a gagné sa visibilité dans le milieu hip-hop grâce à ses visuels très forts et, surtout, par son état de révolution stylistique permanente. Dommage que ce dynamisme ne se retrouve pas avec la même intensité dans le coq wallon, légèrement plus lent à renaître de ses cendres minières et sidérurgiques … Mais ça, c’est un autre discours, n’est-ce pas. Alors, en attendant, hip-hopons avec nos amis et vive la révolution !
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