jeudi 13 novembre 2008
Camarades pochoiristes, levez-vous !
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». C’est par ce texte que se termine le film de rap-western « Ma 6-T va crack-er » réalisé au prix d’un bon million d’euros par Jean-François Richet en 1996 (oui, le Richet des Mesrine 1 et 2). Le film raconte la désolation exacerbée et exaspérante des cités. Le texte est l’article 35 de la déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen dans sa version de 1793, une variante dissidente de celle de 1789 et prônant davantage d’égalité pour le peuple. Cet article 35 (détecté ici sur un boitier technique au pied de la tour du midi), le pochoiriste bruxellois Monzon en a fait une des munitions les plus redoutables de son « gun » militant pour - justement - un monde plus égalitaire. Pour lui, en effet, « chaque graffiti est un acte de révolte et de remise en question du système capitaliste. Les graffeurs, surtout les pochoiristes, doivent avoir la conscience politique de leurs actes » (extrait d’un interview réalisé pour ce blog). Au travers du groupement Terrorist Art System (TAS) qu’il a fondé naguère pour défendre la cause des pochoiristes, Monzon fournit aux artistes urbains un cadre de revendication anti-inégalité et anti-capitaliste dans lequel le graffiti prend « une énorme importance car c’est un mouvement social … car illégal » (idem). Mais que notre anarchiste prenne garde … Pour avoir milité en faveur de l’application de la déclaration de 1793, le jacobin François Noël Camille « Gracchus » Babeuf a été condamné à mort en 1797 ! C’est agonisant, suite à une tentative de suicide en se mutilant avec un stylet, que le révolutionnaire, meneur des Egaux, sera à son tour mené … à la guillotine. Alors, ami, fais gaffe au cutter !
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