mercredi 26 novembre 2008
Haut les mains !
Les scientifiques adorent prendre des mesures et faire des corrélations. A force de comparer n’importe quoi avec n’importe quoi, ils arrivent toujours à trouver quelque chose. C’est ainsi qu’est née l’anthropométrie criminelle que l’on doit à des éminents savants comme Johann Kaspar Lavater, William Sheldon et Cesare Lombroso. Comment ça marche ? Simple … On prend des gentils et des méchants, on mesure plein de paramètres comme la longueur de l’oreille droite et celle du pied gauche (vrai !) … puis on compare les deux groupes … et, bing, forcément, ça ne rate pas, on trouve que les gentils et les méchants ont au moins un rapport ou un coefficient différent (genre longueur du nez multipliée par la surface du front divisée par la racine carrée du poids du menton) et donc discriminant. C’est amusant mais déjà un peu moins rigolo lorsqu’on inverse le sens de la déduction et, passant de la population à l’individu, on suspecte quelqu’un d’être un criminel simplement sur base d’un indice anatomique parfaitement crétin. C’est le fameux délit de « sale gueule » cher à Eugène Vidocq … Ceci étant dit, il y a un petit indice anthropométrique sympa que j’aime bien, le « digit ratio », c’est-à-dire le rapport entre la longueur de l’index (D2) et celle de l’annuaire (D4). Pour des raisons dont je vous épargne l’explication (ça tourne autour de l’exposition intra-utérine du fœtus aux hormones testostérone et œstrogène), le rapport D2:D4 est plus petit chez l’homme que chez la femme. Certains savants (encore eux !) pensent y voir un signe de divergence darwinienne, le fait d’avoir un long annuaire par rapport à l’index ayant peut-être permis aux hommes (surtout les hommes-mâles) d’être plus habiles à lancer des cailloux contre les mammouths que les femmes. Nous avons donc fait le calcul 2D :4D de la main pochée « à l’ancienne » sur la façade d’une maison située à l’angle de la rue Meyerbeer et de l’avenue Albert. La moyenne du digit ratio calculé sur les deux pochoirs identifiés sur ces murs est de 0.961, c’est-à-dire pile-poil le résultat attendu pour un homme ! Mais la prudence est de mise dans notre conclusion … Car force est de reconnaître que nous ne savons rien de la proportion de filles parmi les pochoiristes. Pire, il se pourrait que les filles-pochoiristes soient prédisposées à cette activité illégale (et à mieux tenir une bombe aérosol dans leurs mains) suite à une hyper-masculinisation fœtale marquée par un ratio D2 :D4 peu élevé ! Seule solution pour y voir plus clair : que les filles pochoiristes s’avancent et lèvent la main …
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