samedi 6 novembre 2010

Poch-up queen !

Des filles pochoiristes, il n’y en a pas vraiment des hyper-masses ... Bien sûr, on pense à Aiko du collectif Faile, on pense à Hope, Supa ou encore - avec un peu d’effort - à Misako et Piane ... Mais, quand même, la liste est fort courte. A Bruxelles, capitale mondiale de l’Europe, nous avons UNE pochoiriste ... Et j’aime autant vous dire que celle-là, nous l’adorons, nous l’admirons, nous l’adulons, nous la chérissons, nous l’idolâtrons ! Elle signe ses pochoirs d’un mystérieux VGT et ses interventions pochoiresques sur nos murs sont rares et précieuses ... Ses créations sont généralement élaborées et remarquables. Et même quand elles sont (apparemment) simples d’exécution, il y a toujours un petit quelque chose en plus qui nous charme, qui nous attrape-coeure, qui nous harponne, qui nous, yes, interpelle ... Nous avons profité de la participation de VGT à un récent festival bruxellois pour lui poser quelques questions :

Qu’est-ce qui t’attire vers le pochoir multi-couches et de grande taille ?

J’aime bien la complexité technique qu’implique un multi-couches. C’est un peu un défi ... J’aime bien que ça soit un peu plus élaboré techniquement mais sans que l’on voit mes pochoirs uniquement pour leur technicité. Ceci dit, ce format me permet avant tout de pouvoir utiliser des couleurs. Un mono-couche rend souvent mieux en noir qu’en couleur et le multi-couches me semble être la meilleure solution pour un rendu coloré. J’adore les pochoirs noirs parce que je trouve qu’ils sont percutants mais j’aime aussi utiliser les gris et les couleurs ! Quant au format, grand ou petit, je trouve que la difficulté reste finalement la même ... Il faut s’arranger pour que les couches se coordonnent bien entre elles. Je suis habituée à travailler avec des repères et je n'utilise qu'une seule image de base pour découper - celle-ci étant consolidée par une ou deux couches de ruban adhésif - pour éviter les écarts lors de l'assemblage des feuilles.

Pourquoi ton intérêt pour Bettie Page, à laquelle tu ressembles d'ailleurs de plus en plus ?

Merci pour le compliment ! C’est vrai que les représentations de Bettie Page m’attirent particulièrement. Le noir et blanc des photographies originales, la simplicité des représentations, l’image qu’elle renvoie ... Quand on voit une image d’elle, on ne pense pas qu’à la jolie fille ... On pense aussi à ce qu’il y a derrière ! Par contre, je ne connais pas grand-chose de sa vraie personnalité. C’est donc principalement un coup de foudre visuel. J’ai fait beaucoup de tests de pochoirs représentant Bettie Page mais peu d’entre eux sont concluants. J’ai trois ou quatre pochoirs de Bettie Page dont je suis contente mais je pense qu’il y en aura pas tellement plus dans l’avenir. En fait, dans l’ensemble de mon travail, j’ai plus de facilité à découper des animaux que des personnes !

Ton évolution pochoiriste est-elle plutôt en rue, en atelier ou en galerie ?

Je pense pouvoir dire qu’actuellement, j’ai pratiquement abandonné l’activité en rue ! Je ne fais des pochoirs quasiment plus que pour mon propre plaisir ou pour celui de mes proches. C’est toujours un plaisir pour moi de faire ça, des pochoirs pour des gens qui me le demande. Par contre, le travail en galerie, non ... Tant que je vis autrement, je n’en ai aucun besoin. En fait, moralement, je préfère ne rien gagner avec mes pochoirs ... Et si j’étais un jour tentée d’y gagner quelque chose, j’essaierais plutôt de faire des échanges, d’échanger une toile contre une autre ... Oui, le troc, c’est une possibilité que j’aimerais vraiment approfondir. L’aspect galerie m’intéresse juste dans l’exposition de l’oeuvre. L’aspect financier, je trouve ça un peu malsain mais je comprends que d’autres pochoiristes profitent de l’opportunité.

Merci VGT pour ces franches réponses ! Et pour ceux et celles qui n’étaient pas vivant(e)s au siècle dernier, nous rappellerons que Bettie Page (1923 – 2008) a été la plus cultissime pin-up de la scène underground américaine tendance fétichiste et sado-masochiste dans les années cinquantes ... Surnommée Dark Angel ou Pin-up Queen et inspiratrice de nombreux caractères bande-dessinéens et cinématographiques jusqu’à nos jours récents, elle déclarait dans une interview accordée en 1998 « ne pas vouloir être photographiée vieille et préférer rester dans les mémoires comme elle avait été ». Grâce aux pochoirs de VGT, c’est une Bettie Page pour toujours figée dans sa troublante splendeur et dans « ce qu’il y a derrière » qui orne ainsi nos murs parfois publics parfois privés. Il fallait bien une jeune femme modèle pour immortaliser une jeune femme modèle ... Et c’est à Bruxelles que cela se passe. Heureux et comblés nous !

Copyright : Interview et photographie de VGT (sprayant un de ses pochoirs multi-couches de Bettie Page) par Serge-Louis pour Brigadier PLIPP.

lundi 18 octobre 2010

Tiens ... Tian Vient !

A force de passer tous les jours devant, ces atomiums, manneken pis et autres fins joyaux de l’urbanisme bruxellois, on finit par ne plus les voir ... On piétine les trottoirs, on frôle les murs sans plus énoncer l’art qui s’y expose ... On s’en blase, on s’en coriace, on s’en fout. C’est parfois bien, alors, qu’un étranger venu d’ailleurs nous remette le bon pied et le bon oeil. Qu’il vienne au moins nous rappeler la beauté éphémère et glorieuse de nos graffitis ... Sublime cadeau que l’errant ait à nous offrir, celui qui dès lors réclame notre meilleur accueil. Ainsi, quand l’artiste français Tian est de passage (pour nous coller ses affiches de bonne réputation), son avis compte, son opinion accapare, sa position interpelle. Alors, on lui demande :

Tian, que penses-tu de l’art urbain à Bruxelles ?

Bruxelles, c’est une ville que je ne connaissais pas très bien ... J’ai l’impression que c’est une ville qui a un potentiel énorme et qui commence seulement à en prendre vraiment conscience ! Les gens se réveillent ... Oui, il se passe des trucs ... Tu te promènes et là, au coin d’une rue, tu te prends un Roa , tu te prends un Bonom ... Des pièces massives ... Il y a de l’espace pour que cela se passe, il y a de la place pour faire de grandes choses ... Visiblement, il y a beaucoup d’artistes qui viennent se perfectionner à Bruxelles, beaucoup qui tombent amoureux de la ville et décident d’y rester. Ils apportent leur énergie, leur savoir-faire ... Bon, bien sûr, il y a aussi une forte composante autochtone, bruxelloise, mais du coup, ça se mélange, ça se rencontre, c’est ce qui fait toujours avancer les choses. Alors ça ouvre des champs, forcément ... Ca part un peu dans tous les sens et, oui bien sûr, dans cette euphorie-là, il y a aussi un tri à faire !

Quelle place prend la technique du pochoir dans ton travail ?

Ma technique de base, en fait, c’est la sérigraphie ... Mais lors d’un voyage à Londres en 2008, en assistant un peu par hasard à un festival d’art urbain, j’ai vraiment pris une claque quand j’ai vu le niveau graphique auquel on pouvait arriver avec le pochoir ! Jusque là, pour moi, le pochoir, c’était du basique ... Une couleur, deux couleurs, voilà, un mode d’expression très direct, très efficace mais qui ne s’adaptait pas forcément au niveau de sophistication que je voulais atteindre .. Mais, bon, je me suis aperçu que c’était vraiment une fausse idée, que le pochoir pouvait aller beaucoup plus loin dans le nombre de couleurs ... Surtout pour un travail de taille et qu’on a le temps de le faire, comme en atelier. Donc le pochoir est une technique qui s’est ajoutée à mon travail, en fait ... J’ai des pièces où certaines couleurs sont sérigraphiées et d’autres couleurs qui sont faites au pochoir, selon la difficulté des motifs, en fonction des résultats voulus ... Donc, je passe de la sérigraphie au pochoir assez facilement.

Une conclusion sur Bruxelles ?

Pour moi, un artiste sud-américain qui serait désireux de s’établir en Europe, il est plus aisé de venir à Bruxelles qu’à Berlin ou Barcelone ! Il y a plus d’espace ici, son travail aura plus de visibilité parce qu’il ne sera pas noyé dans la masse ... Parce que même s’il y a déjà pas mal d’artistes bruxellois, il y a plein d’opportunités à Bruxelles !

Ho ho ... Quel compliment, Tian, merci ... La capitale mondiale de l’Europe avant Berlin et Barcelone !? Bruxelles plus propice à l’épanouissement créatif des artistes urbains que Paris ou Londres !? Nous, on aime ça ... Et nos édiles aussi, très certainement ! Pour Tian, qui ajoute dans l’enjambée que « peut-être qu’un jour, il y aura un circuit touristique du street art dans Bruxelles », il ne fait pas de doute que l’abondance de chancres et de friches, de grands bâtiments délabrés, de palissades infinies, de fenêtres et portes condamnées ... Que cette abondance, donc, entretenue avec tant d’amour par nos autorités publiques et privées, crée l’espace d’expression idéal pour les artistes urbains ! On s’en réjouit. On ne s’en fout plus. On ne s’en coriace plus. On ne s’en blaZe plus.

Pour découvrir le travail de Tian : www.tian.fr ainsi que son exposition au Plastic.

Copyright : Affiche de Tian collée rue des Ursulines. Photographie et interview par Serge-Louis pour Brigadier PLIPP.

samedi 16 octobre 2010

Spencer quitte Bruxelles !

C’est la stupeur totale et glacée ici dans la capitale mondiale de l’Europe depuis que les moyens modernes de communication répandent la bien navrante nouvelle : Le jeune et talentueux pochoiriste Spencer a en effet décidé de partir vivre à Liège (Lîdje, Tchantchès, 195.000 habitants tous braves et fiers, sa gare Calatrava, son marché de la Batte et - oui - j’adore cette ville). Entre deux caisses de déménagement, l’artiste a accepté de reprendre son souffle et de répondre à nos trois questions :

Quelle est ton activité pochoiriste actuelle ?

Pour l'instant je fais surtout des pochoirs sur vinyls et j'arrive à en vendre quelques-uns. Des vinyls que j'avais déjà faits mais aussi des commandes spécifiques. J'en poche également pour des amis qui vont ouvrir une e-boutique dont le site ouvrira bientôt, début novembre je pense. Sinon, cela fait déjà un bon moment que je n'ai plus rien réalisé à l'extérieur ... Principalement par manque de temps. Lorsque j'habiterai à Liège, je serai plus près de mon lieu de travail et par conséquent j'aurai plus de temps pour m'y remettre !

Ton travail sur Adrienne Shelly continue-t-il ?

(ndlr 1 : Spencer a consacré plusieurs pochoirs, dont celui illustré ci-contre, à la magnifique actrice américaine Adrienne Shell(e)y, mortellement assassinée le 01 novembre 2006 à Manhattan)

Concernant spécifiquement Adrienne Shelly, non, j’avoue que je n’ai plus fait de nouveaux pochoirs pour l'instant ... Mais je re-re-regarde toujours avec autant de plaisir les films d'Hal Hartley dans lesquels elle joue !

(ndlr 2 : C’est le réalisateur Hal Hartley qui a bigrement lancé la carrière cinématographique d’Adrienne Shell(e)y avec deux films, The Unbelievable Truth en 1989 et Trust en 1990)

Ton opinion sur l'activité pochoiriste dans les rues de Bruxelles ?

Difficile à dire ... Je passe beaucoup moins de temps à Bruxelles ces derniers temps, donc ... Mais il m'a semblé qu'il y avait quand même pas mal de nouvelles choses sur les murs. Ca fait vraiment plaisir de voir que ça bouge toujours !

Merci, cher Spencer, pour ces quelques mots, courts et brefs et succints comme c’est à ton habituelle accoutumée ! Nous te souhaitons certainement « bonne chance » dans ta nouvelle cité ... Et puisque celle-ci organisera l’Exposition Internationale en 2017, nous espérons que tes talents pochoiristes seront sollicités pour contribuer à cet évènement culturel d’ampleur majeure ! Une Internationale Pochoiriste à Liège ... Cela sonne déjà plutôt pas mal !

Copyright : Pochoir réalisé en intérieur par Spencer. Photographie et interview par Serge-Louis pour Brigadier PLIPP.

jeudi 30 septembre 2010

Pédale now, Taxe later ...

Après avoir joyeusement massacré Bruxelles à coup de viaducs temporairement permanents et de pénétrations rapidement autoroutières, les autorités qui nous aiment et nous protègent font volte-face. « Voitures méchantes, vélos et pieds gentils », telle est le nouvel edict ! Et, comme le plan Iris2 le décrète à notre place (vous avez aussi remarqué que tout vient toujours d’en-haut !?), dans quelques années, 20 % des déplacements (mécanisés) dans la capitale mondiale de l’Europe devront se faire en pédalant ... Aidés en cela par la mise en location de 2.500 vélos publicitaires à 30 € l’abonnement annuel. Ou avec sa propre bécane pour les plus possessifs. Un vélo pliable customisé par l’atelier UNIK BIKES étant devenu récemment le nouvel assistant de votre serviteur, nous avons profité de la livraison de l’élégante machine pour poser quelques questions à Berny (Bernard Prestat), mécano-artiste de talent et co-fondateur de l’atelier ... L’interview est illustré par un très efficace pochoir anonyme photographié dans Cheshire Street à Londres en avril 2010.

Cher Berny, on assiste actuellement à un engouement général pour le vélo ... Quels en sont, selon toi, les facteurs majeurs ?

Les facteurs de développement de la mobilité douce sont multiples. Je pense qu'une prise de conscience écologique s'opère chez certains tandis que d'autres y trouvent une alternative économique à la voiture ou aux transports en commun... Je crois aussi que la multiplication des pistes cyclables combinée au développement du Villo à Bruxelles font évoluer les mentalités dans le bon sens... A cela, on peut ajouter le prix de l'essence devenu rédhibitoire, le développement fulgurant d'une nouvelle espèce de vélos dits "urbains" ainsi que l'avènement du vélo à assistance électrique.

Cet engouement va-t-il se traduire par la location de vélos "publics" ou par l'achat de vélos "privés" ?

Les deux ! Je crois que le vélo "public" est un bon vecteur de développement pour le vélo "personnel" ! En effet, les gens apprécient le Villo pour ce qu'il est, c’est-à-dire un moyen de transport économique permettant de se rendre d'un point à un autre plus vite qu'à pied ... Mais le poids et le look standardisé de ces vélos empêchent une réelle appropriation par l'usager... C'est là que le marché du vélo personnel prend tout son sens, soit proposer des alternatives à cette mono-culture avec des modèles plus originaux, plus légers et équipés en fonction des besoins spécifiques de chaque cycliste.

UNIK BIKES s'est positionné en avant-garde dans la fabrication de vélos customisés mais d'autres ateliers s'ouvrent aussi à Bruxelles ... Bonne ou mauvaise nouvelle ?

Et bien, je pense que la concurrence est un excellent moyen de se dépasser et d'aller plus loin dans notre démarche. Cela va créer une saine émulation entre les différents ateliers et au final, seuls les plus sérieux resteront ... C’est la dure loi du marché ! Avec UNIK BIKES, nous avons simplement senti une tendance un peu avant les autres à Bruxelles mais la personnalisation de son vélo est déjà entrée depuis longtemps dans les moeurs des anglais, américains, suédois et autres hollandais. Maintenant, notre défi est de convaincre les cyclistes de dépenser leur budget dans une restauration ou une personnalisation plutôt que dans l'achat d'un vélo neuf relativement impersonnel !

Merci, très cher Berny, pour ces commentaires façonnés au contact des vélocipédistes bruxellois les plus exigeants ... Nous, ce qui nous chiffonne un peu, à vrai dire, c’est la question de savoir si les autorités qui nous aiment et nous protègent vont nous laisser encore longtemps pédaler gratuitement !? Après tout, moins de taxes d’immatriculation automobile, moins d’accises perçues sur la vente de carburant, moins de piécettes dans les horodateurs, etc ... Tout cela n’est pas bon pour les caisses publiques, n’est-ce pas !? Alors, à quand le retour de la plaque de vélo - aux formes coloriées et variées - que nous avons connue en Belgique de 1893 à 1991 ? Personne n’y a encore pensé ? Vraiment ?

Information : Berny peut être contacté à bernydesign@gmail.com ou via le site www.unikbikes.be

Copyright : Photographie et interview par Serge-Louis pour Brigadier PLIPP.

jeudi 16 septembre 2010

Colore et Colle

La contrainte est connue : mon vélo ne freine que pour les pochoirs ! Mais cette règle ne serait règle s’il n’y avait des exceptions. Parmi les oeuvres non-pochiques qui ornent éphémèrement les murs de la capitale mondiale de l’Europe, il est un drôle de bestiaire dont les formes zoomorphiques et les camouflages flamboyants attirent mon oeil aussi sûrement que ma main sur la poignée de mon frein hydraulique. Les bestioles sont signées Oli-B, un jeune ( du moins si vous lisez ce post endéans les cent prochaines années) graphiste bruxellois. Nous avons interpellé l’imagiste de cette animalerie mutante en trois questions. Voici ses réponses :

Ton travail professionnel te permet déjà d’exprimer et de diffuser ta créativité. Pourquoi y ajouter une activité illégale de collage en rue ?

La ville et ses rues ont toujours constitué un terrain de jeu pour moi. Le fait d’avoir un travail professionnel créatif ne m’enlève pas l’envie d’explorer la ville et d’y diffuser mon art. J’ai un réel besoin d‘investir des lieux publics ... J’ai toujours aimé le faire et le collage est aujourd’hui la solution que je préfère pour rendre mes peintures vivantes et visibles aux yeux de tous. Je me sens très bien dans les grandes villes et j’aime l’activité, la foule ... Cela me permet d’exister !

Tu n’as pas un peu la pépette quand tu pars comme ça en tournée collage ?

Le street art comporte toujours un degré de risque vis-à-vis de la loi ... Mais mon optique est – en toute modestie – de diffuser mon travail tout en revalorisant certains espaces urbains. L’idée, c’est de coller mes affiches sur des surfaces « mortes », c’est-à-dire des maisons abandonnées, des palissades en bois et autres supports qui ne « méritent » normalement pas que le regard des gens s’y arrête ! De cette manière, je ne considère pas mon travail comme du vandalisme ou de la dégradation ... Je reçois d’ailleurs un accueil chaleureux des gens qui m’observent lorsque je colle mes affiches. Cela me permet de partir en virée l’esprit plus tranquille. Je préfère d’ailleurs investir les rues en journée car cela renvoit moins à une activité illégale dans l’esprit des gens ... Et des autorités !

Ton travail est très coloré et attirant ... Que penses-tu apporter ainsi à la ville et à ses occupants ?

Mes peintures reflètent mes humeurs, des émotions passées ou à venir. Mais même si je sais ce que j’y jette personnellement, j’aime aussi brouiller les pistes et donc ne livrer aucun message politique ou social précis à celui qui regarde mes collages. Mes peintures sont avant tout une échappatoire qui me permet de m’évader. J’aime stimuler l’imagination du spectateur ... Mes personnages deviennent alors un peu abstraits. Les affiches deviennent vivantes dans la ville. Elles n’apportent finalement rien d’autre que ce que le regard y trouve. J’utilise d’ailleurs beaucoup les couleurs parce que je souhaite que leur « rendu » soit immédiatement accessible, c’est-à-dire ni violent ni glauque.

Bon, bon ... Fort bien tout ça. Nous, on ne va pas se plaindre qu'un artiste talentueux et bien intentionné vienne ainsi disperser ses créatures colorées sur les murs "honteux" de Bruxelles. Il en faudrait peut-être bien plus, des gens comme Oli-B, pour réparer les déjà nombreux et encore croissants dégâts visuels portés par d'autres à notre ville en toute ... légalité !

Copyright : Interview et photographie par Serge-Louis pour Brigadier Plipp. Collage d’Oli-B sur la porte d’un immeuble abandonné de la rue Keyenveld.

mercredi 8 septembre 2010

Y'a plus qu'à sprayer !

Dans le monde immense de l'art urbain, les auteurs de livres rivalisent avec les auteurs de graffitis dans un perpétuel et mutuel tournoi inventif dont nous, les appréciateurs ultimes, bénéficions évidemment. Ainsi dans la catégorie "pochoirs" vient de sortir un ouvrage (ref. 1) à la fois fort beau et bien utile ... "The Street Art Stencil Book" rassemble en effet des gabarits originaux et pré-découpés de vingt pochoiristes en vogue ! Les p'tits gars de ON.Studio à Londres ont eu l'additionnelle idée d'y joindre quelques superbes textes et illustrations pour en faire un ensemble particulièrement informatif et instructif. Certes, le concept n'est pas hyper-hyper-neuf-neuf, avouons-le, puisque Ed Roth a produit naguère un bouquin fort proche (ref. 2) qui regroupait aussi des pochoirs street art pré-découpés ... Mais, bon, ici nous nous retrouvons pendant nonante pages complètement en immersion artistique avec des Aiko, BToy, C215, D*Face et M-City ! Nous avons demandé à un des auteurs de "TSASB", en la personne d'Oliver (Olly) Walker, de nous expliquer - en exclusivité pour vous et en dialecte d'outre-manche - le contexte et le sens de leur valeureuse initiative livresque :

Was it easy to convince these twenty worldwide famous artists to contribute original stencils to your book ?

In fact, yes ! Once we had explained to them the idea behind the book, they were all very enthusiastic about it and backed the idea 100 %. The way they looked at this was : The art is not exclusive, it is inclusive ... And by giving people the tools, they can then spread the word and become part of the art.

Is there a difference between a stencil painted by its author him/herself and the same stencil painted by someone else ?

Well, actually, everytime you use a stencil, the outcome will be different ... No matter who sprays it ! There is art in designing and cutting a stencil and art in how and where it is sprayed up. As long as people don't claim someone's else stencil to be their own, it is OK. Don't forget that the original artist can't be everywhere in the world but his disciples can !

Any second thought about the fact that the templates in your book were cut using a laser whereas most artists cut their own stencils by hand ?

Hand cutting or laser cutting was discussed with many of the artists. Some artists indeed develop a very distinctive hand when cutting a stencil ... But some others already use laser technology ! It is a personal choice. In our case we had no other alternative than to laser them. There is no right or wrong, better or worse.

Fort bien, fort bien, tout ça ... Et merci, cher Oliver, pour ces explications simples et sympas ! Tout aussi sympa est le fait que, parcourant les infinis couloirs de notre bibliothèque vouée à l'art urbain, nous avons trouvé le compagnon parfait de "TSASB" : Le livre de Sherwood Forlee (ref. 3) ... Soit une jolie collection de photographies de murs immaculés et prêts à être "graffés, taggés, gribouillés" et donc aussi ... pochés ! Finalement, il ne manque plus qu'un livre sur les bombes de peinture pour que la sainte trilogie wall + stencil + spray soit intégralement disponible en version papier !!!

Références :
1. The Street Art Stencil Book curated by ON.Studio (Oliver Walker et Nigel Roberts), 2010, Laurence Publishing (London).
2. Stencil 101 by Ed Roth, 2008, Chronicle Books (San Francisco).
3. Walls by Sherwood Forlee, 2009, Quirk Books (Philadelphia).

Copyright : Interview et photographie par Serge-Louis pour Brigadier PLIPP.

mercredi 1 septembre 2010

Pimp my Zine

Dans le vaste et immense monde des périodiques imprimés, il y en a des petits, des épais, des grands, des fins, ceux en papier glossy, ceux en papier chiotte, ceux qu’on jette aussitôt et ceux qu’on garde méticuleusement, ceux qui appartiennent à des méchantes multi-nationales et ceux qui font indie un peu canaille cra-cra, ceux qu’on lit par habitude et puis ceux dont on attend chaque parution avec un brin d’impatience, d’inquiétude, d’angoisse, voire de peur-panique (parce que, hein, et si c’était le dernier pour toujours, le précédent ?) ... Parmi les magazines consacrés à l’art urbain, il y a un peu de tout ça aussi ... Mais il y a aussi le tout bonnement émouvant Very Nearly Almost (aka VNA) ! Nous avons demandé à George Macdonald, son créateur et éditeur, de nous en parler dans sa mother tongue native :

What is the added value of a print version over a digital format nowadays ?

I am a collector ... I collect things ! I don’t collect websites, digital images or PDF zines ! I like physical zines, magazines and books and so does everyone who works on VNA. It is a real piece of history and one day, when the internet melts down, you will all be happy you bought a copy of VNA ! Plus, independent publishing is dying out so quickly, so we should all be supporting small independent publishers ... It is important, you know.

Why have you been through various print formats and retail prices since 2006 ?

Well, when I first released issue 1 of VNA in september 2006, it was a black and white zine and it was free. The response was amazing and so, by issue 3, I got some printed and began to sell them in shops and galleries. Back then it was £ 2.00. So when I added some colour pages, the printing cost went up and so I started to charge £ 3.00 and then £ 3.50 when we got it printed on some nice paper from issue 7 onwards. Then, by issue 10, we increased the size to a little under A4 and had to up the price again. It has nothing to do with making money ... Because VNA doesn’t make money ! It is strictly to cover the printing costs.

What do you know about your readership ?

Our readership is pretty broad. Sure, people who are into street art and graffiti are into the magazine ... But now we are introducing more illustration, fine art, design, etc ... We are really reaching out to new readers and introducing them to street art and graffiti. I got lots of e-mails saying that VNA is inspiring to them and these people work in TV, music and advertising ... It is a great feeling to be inspiring people with our magazine.

How do you see stencils as a street art form versus graffs, tags and others ?

Stencils are just another way of getting up. I love the way a stencil can be really intricate and blow someone’s mind with various layers and colours ... But a single colour, simple stencil placed in a good spot can have just the same effect, if not bigger ! It is all about ideas and some people can portray ideas and style in a tag, paste-up or sticker ... Others chose stencils. Obviously, people like Banksy and Blek le Rat have spawned a lot of imitators, which is both good and bad ... But it is the idea that counts. I am impressed by people that have the balls to put their work up on the street in any way, shape or form. I am no art critic so we put in all types of street art in the magazine because it is up to the readers to judge whether they like it or not ...

Dans VNA, il y a des photos et des interviews d’artistes déjà famous et d’autres encore newcomers. Dans VNA, il y a surtout beaucoup d’amour et de passion pur-jus ! Nous n’avons pas demandé à George l’origine du nom qu’il a donné à son zine (heu, on aurait dû ?) mais entre nos mains, sous nos yeux et dans nos coeurs, une chose est sûre : avec son look and feel un peu néo-luddite borderline ultra-low tech (comme le street art, finalement), VNA ... C’est Vraiment Notre Ami !

VNA a aussi son site (aaah, quand même ... !) à www.verynearlyalmost.com (hééé, on échappe au co.uk ... !) et vous y apprendrez que le prochain numéro a du Roa dedans.

Copyright : Interview et photographie par Serge-Louis pour Brigadier Plipp.

mercredi 25 août 2010

Stencilo, ergo sum !

ERGO est un jeune artiste de rue dont les simples mais superbes et efficaces pochoirs peuvent être appréciés ces jours-ci en différents endroits de Bruxelles. Grâce à www.streetfiles.org, nous avons pu entrer en contact avec ERGO - qui travaille pour une ONG - et lui poser quelques questions. Voici une version légèrement éditée de notre agréable conversation en angliche original :

Would you please introduce yourself ?

I am a 30-year old guy born in Bristol (UK) ... Which may or may not explain my love for street art and stencils ! I grew up everywhere though : Japan, Venezuela, Scotland, Ireland, most of East Africa ... I moved to Brussels in January 2010. The influence of all the travelling and all the exposure is pretty evident in my work. I am self-taught and have absolutely no art or design background. I sign ERGO, latin for « therefore », as a way to emphasise that behind every face I paint, behind every stencil I cut, there is a thought process, a rationale that culminates in the work. My stencils are only the end product of a much longer - but much more private - process.

When and why did you decide to express yourself through street art and more specifically through stencils ?

In late 2008 I found myself at a crossroad, both personally and in terms of the environment I was in. I was living in Venezuela at the time and the political and social unrest that has characterised life there in the last decade got to me. I needed to say something. I needed some sort of controlled explosion ... And street art was it ! I chose stencils initially to counterbalance my lack of artistic dexterity. Nowadays, I wouldn’t trade stencilling for anything ... It has become a huge part of who I am, as a person and as an artist. I couldn’t think of working without them !

What are the topics that you seek to develop in your stencils ?

I work almost exclusively with portraits. People often look for a social trend in my work and, sure, I tend to pick profiles that don’t quite match the standard or commercial definition of beauty ... But I don’t think I am out to push a political or social message as such. Which is not to say that my work doesn’t seek to play a social role because I guess all street art does. The idea is that people will look at those giant faces staring at them and they will feel something. I am not particularly concerned with what they feel, as long as they feel something ! But to be honest, I paint for me ... For what it makes me feel.

Bien qu’il se débatte encore un peu avec les us, coutumes et habitudes un peu bizarres de la capitale mondiale de l’Europe, ERGO nous dit aussi qu’il se sent déjà comme à la maison à Bruxelles ... Sa volonté de « laisser sa marque » dans notre ville ne l’empêche cependant pas de travailler en parallèle à d’autres projets à Barcelone, Lisbone et Londres. Son site est à www.elergo.com.

Copyright : Pochoirs du double portrait « Manage » et de la signature par ERGO (repéré au dos d’une armoire de collecte OXFAM). Interview et photographies par Serge-Louis pour Brigadier Plipp.

mercredi 18 août 2010

Ce Dude est un Pro !

L’artiste bien aimé The Dude Company a récemment annoncé sa décision de passer en ligue professionnelle et de vivre dorénavant de son talent pochoiriste ... Nous lui avons demandé de commenter cette tournure, plutôt burnée par les temps qui courent ...

Dude, qu’est-ce qui a motivé ta radicale décision ?

Deux éléments déclencheurs, à vrai dire, New York et Lille. Parlons de New York d’abord ... J’ai réalisé mes premiers pochoirs là-bas en septembre 2008. Ceux-ci ont été repérés par Jaime Rojo et Steven P. Harrington du Brooklyn Street Art qui m’ont invité à participer à l’exposition « Street Crush Show » en février 2009. Luna Park et Becki Fuller du Street Spot m’ont ensuite invité à l’exposition « The Great Outdoors » en mai 2009 et puis Billi Kid m’a invité à l’exposition « Mom & Popism » en août 2009 ... Ces déplacements en boule-de-neige, entièrement à ma charge, m’ont donné confiance en moi et en mon travail, ainsi qu’un solide réseau d’amis et ... Un premier contrat avec Public Works pour un visuel de T-shirts destinés à une boutique-galerie de Manhattan ! Lille maintenant, ma ville d'attache ... Je dois à mon ami Mimi The Clown de m’avoir poussé à participer à une braderie de la ville en septembre 2009 puis à une autre braderie dans une autre ville française en décembre 2009. Dans les deux cas, ce fut une totale réussite au niveau des contacts et des ventes. Double déclic !

Est-ce que ton entourage t’a soutenu dans ta décision ?

J’ai passé 13 ans dans l’industrie mécanique et c’est clair que la petite entreprise familiale qui m’employait appréciait mes compétences et n’était pas très contente de ma décision de partir ... Mais, finalement, ils ont compris mon choix. La plupart de mes proches me soutiennent, même si certains se demandent si je ne prends pas un trop grand risque ... Mais c’est justement ce risque qui va m’obliger à progresser dans mon travail de pochoiriste ! J’ai envie de changer d’activité et donc de mode de vie ... Je vais maintenant me consacrer à temps plein à ce qui a commencé il y a deux ans comme un « délire » !

Artistiquement parlant, ton style et ta thématique vont-ils changer ?

Mon envie de réaliser des pochoirs est venue du film « Dave Chapelle’s Block Party » de Michel Gondry ... Ce film raconte l’histoire d’un concert à Brooklyn et fait figurer de nombreux artistes que j’adore, comme Mos Def, Talib Kweli et Erykah Badu ... Des artistes plutôt engagés et défenseurs de la cause « noire ». C’est mon amour pour leur musique et mon propre passé au sein de la communauté noire de Lille qui sont le point de départ de ma création artistique. Mais je ne compte pas m’arrêter à cela ! Je fonctionne au coup de coeur et aussi au gré de propositions de collaboration comme c’était le cas récemment avec l’artiste Cake. Maintenant que je suis plus disponible, je vais pouvoir développer mes thèmes et ma technique. Et même si je suis ouvert aux demandes de galeries, je vais continuer mon travail dans la rue car c’est pour moi le meilleur moyen de rester en contact avec la réalité et la vie de tous les jours. Mon but est toujours de faire plaisir aux yeux et au coeur des autres et de me faire plaisir en créant !

Merci, cher Dude, pour ces explications ! Nous te souhaitons bonne chance dans tes nouvelles et trépidantes aventures pochoiresques et nous espérons te retrouver très bientôt sur notre blog ...

Copyright : Auto-portrait au pochoir par The Dude Company, interview par Serge-Louis / Brigadier Plipp.

samedi 13 mars 2010

Stop cleaning my dirt !

Paul « Moose » Curtis était en nos murs de la plus belle capitale du monde cette semaine. Au programme du fondateur du reverse graffiti pendant ces quelques jours : atelier et conférence au Recyclart. L’homme est généreux de son temps et de sa parole, conscient que l’ironie de sa démarche artistique ne peut être pleinement appréciée que par la répétition de l’explication et de l’illustration. Le concept de tracer des signes, des images et des textes dans la saleté des surfaces urbaines est en effet difficile à appréhender pour le quidam public ou ... policier, peu habitué à positiver (il n’y a pas de dommage) la négativité (il y a soustraction de crasse) de l’acte artistique réversé. Laissons Moose en parler lui-même : « I think that what I am doing is really harmless ... Making pictures by cleaning ... It is so unexpected for people that it is almost romantic ... Actually, I have never found an easy way to explain what I am doing ... I am like a professor of dirt ! ».
Notre artiste commente également l’attitude de la maréchaussée outre-manchoise : « Arresting somebody for cleaning is very british .. very Monty Python ... It is ridiculous because there is no criminal damage when there is no cost of returning something to its original state ! ». Depuis qu’il a atteint un certain niveau de célébrité pour être si dans l’air du temps environnementalo-aware, avec notamment des reportages consacrés à son travail par National Geographic et CNN, Moose est très sollicité par des demandes commerciales. S’il accepte quelques commandes (Greenworks, Microsoft), il reconnait lui-même : « There is a clear danger of losing credibility as an underground artist ... But at the same time, there is nothing wrong with taking money from stupid people ! ». Lors de son passage bruxellois, Moose a préféré la technique du sand blasting au jet d’eau à haute pression. Comme le montre les deux illustrations ci-dessus, photographiées rue des Ursulines, le résultat est brilliant ... de propreté ! On n’en attendait pas moins d’un artiste qui « mousse » ...

mardi 2 mars 2010

Les pochoirs à Bruxelles : l'évènement

C'est dans l'entrée couverte du club Mirano que les pochoiristes invités par le Brigadier PLIPP ont passé leur samedi 27 février après-midi à ... pocher. Ces deux photos vous donnent une petite idée de l'ambiance collégiale dans laquelle nos artistes ont utilisé les panneaux d'un mètre (L) sur deux mètres (H) mis à leur disposition pour peindre leurs oeuvres ... L'oeil averti (et muni d'une loupe) reconnaitra celles de Shine (l'extraordinaire "La Cagoule"), VGT, Spencer et A--- dans la première illustration et celles de Denis Meyers, Spencer, Monzon (le démoniaque
"Joker" posé contre l'échelle), Poumon Noir et The Dude Company ... Que du tout tout tout bon auquel il faut encore ajouter les contributions de Damien-Paul Gal, Muga et le pochoiriste d'intérieur Jean-Luc Tricot. Premier moment (diurne) de pur bonheur pour les participants : certains d'entre eux ne s'étaient jamais rencontrés auparavant ! Après séchage, les panneaux ont ensuite été montés sur des supports cubiques et exposés dans la première salle du club pour la soirée. Un club parsemé des flyers annonçant le site du Brigadier PLIPP à partir duquel télécharger le livre de Serge-Louis et Vanessa ! Second moment de pur bonheur (nocturne) bercé par les dj sets successifs des américano-berlinois Jake the Rapper (Jacob Dove Basker) et Beaner (Pablo Roman Alcalà) ... Clubbers et Stencilists unis dans la complicité de la nuit électro, ce n'est pas chose courante. La fête se termina dimanche matin sur le coup de 06h30 avec, troisième moment de pur bonheur (re-diurne), le démontage de l'installation ... Crevé, tout le monde, mais content ! Et on parle déjà d'une suite ... Le Brigadier PLIPP n'est pas prêt d'aller se coucher.

vendredi 19 février 2010

Les pochoirs à Bruxelles : le livre

Ce dimanche 28 février 2010, notre livre sur les pochoirs et les pochoiristes à Bruxelles sera mis en ligne sur le site brigadier-plipp.com ! Il s'agit d'une première édition digitale et gratuite de l'ouvrage que je prépare avec Vanessa Sutour (tenancière du site stencils.be) depuis mi-2008. Nous y avons regroupé des interviews de pochoiristes, des essais et environ 340 photographies de pochoirs. Le livre est préfacé par Samantha Longhi, ze experte es sciences pochoiristes (pour ceux qui ne la connaissent pas encore : StencilHistoryX.com) et complété par quelques statistiques sur la distribution des pochoirs bruxellois par thèmes et par support. L'objectif non dissimulé de notre projet est de faire (très légèrement) changer la façon dont les graffitis - les pochoirs en faisant significativement partie - sont perçus à la fois par les habitants et les occupants de la ville mais aussi par les autorités qui nous régulent et nous protègent. L'art urbain étant gratuit, nous avons donc choisi de publier tout aussi gratuitement la première version du livre mais une version imprimée et - ben oui - payante sera disponible dans pas longtemps à partir du site brigadier-plipp.com ... De même pour une version anglaise actuellement en préparation. Voilà ... Alors, si vous avez des questions ou des commentaires ou même des suggestions (oui, il y aura très probablement une suite !), n'hésitez pas à nous adresser vos messages à info@brigadier-plipp.com ! En plus, nous avons caché dans le livre trois illustrations de pochoirs qui n'ont PAS été photographiés à Bruxelles ... Les premiers qui identifieront ces pochoirs et leurs localisations gagneront un petit cadeau. Bonne lecture à tous et toutes ...